Campagne nationale du Secours Catholique-Caritas France

L’appel premier que le Seigneur nous adresse est l’appel de la charité

(Texte Pierre Aunault)

«La pandémie vécue cette année creuse encore le fossé entre les plus pauvres et les plus riches. Ces crises (sanitaire et économique) provoquent de «nouvelles pauvretés». Elles frappent de plein fouet les familles aux revenus modestes, les jeunes précaires, les entreprises fragiles… Quelle solidarité mettre en œuvre pour éviter un naufrage social ?», écrit Maurice Sigoillot, diacre de notre paroisse Bienheureuse Marie-Louise et aumônier de la délégation du Poitou du Secours Catholique-Caritas France, dans un texte diffusé pour la Journée mondiale des pauvres, qui est également le lancement de la campagne nationale de fin d’année du Secours Catholique.En cette fin 2020, soit 8 millions de personnes, en famille ou seules, ont besoin de l’aide alimentaire pour ne pas avoir faim ; 12 % de la population subit cette humiliation, soulignent Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique-Caritas France et Vincent Destival, délégué général, en introduction du rapport 2020 du Secours Catholique sur «L’état de la pauvreté en France» publié à l’occasion de sa journée nationale du 15 novembre. Ils poursuivent : «avec 2 à 9 € de reste pour vivre par jour et par personne, qui serait en capacité de boucler son budget ? Près du quart des personnes que nous accueillons, essentiellement des étrangers dont la vie est suspendue indéfiniment à des aléas administratifs, n’ont même aucune ressource financière. Ce drame, le Secours Catholique ne s’y habituera jamais».En 2019, ce sont 1 393 000 personnes qui ont été accompagnées par les 3 000 équipes du Secours Catholique. La proportion d’étrangers parmi les personnes accueillies poursuit son augmentation et leur statut légal est toujours plus précaire. Ils représentent en 2019 près d’un adulte accueilli sur deux (49 %), soit une augmentation de 2 points par rapport à 2018, alors que leur part dans la population française reste stable autour de 7,4 %. De plus, la crise sanitaire crée un contexte plus que jamais marqué par l’incertitude. « Avant, je n’avais pas si peur de l’avenir», dit une personne en situation de précarité engagée au Secours Catholique, «je me disais que j’arriverais à jongler. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qui va tomber, il faut être à l’affût». «Nous ne sommes à l’abri de rien. Tout peut basculer rapidement pour chacun d’entre nous. Il faut garder la capacité à réagir et à se battre», ajoute une autre. Interviewé dans le rapport, l’économiste Thomas Piketty,constate que la forte augmentation des inégalités depuis les années 1980-1990 n’a pas conduit à un plus grand dynamisme économique, alors que la réduction des inégalités du fait des politiques sociales, éducatives et fiscales menées notamment au sortir de la Seconde Guerre mondiale qui a permis les périodes de croissance les plus considérables.Le Secours Catholique, tout en déployant des actions -jardins partagés nourriciers, épiceries solidaires ouvertes à tous, paniers solidaires, groupements d’achats) agit pour faire exister le droit à l’alimentation reconnu par l’Etat en 1966 ainsi que la mis en œuvre du revenu minimum garanti demandé avec les associations du collectif Alerte.La Campagne de Fin d’Année permet au Secours Catholique de collecter une grande partie des fonds qui lui donnent la possibilité d’assurer sa mission auprès des personnes en fragilité sociale et financière tout au long de l’année. Or, faute de messe, la quête du 15 novembre destinée au Secours Catholique n’a pas eu lieu. Elle sera peut-être reportée, mais, même si la distribution d’enveloppes n’a pu intervenir, rappelle Maurice Sigoillot, il est toujours possible de faire un don en ligne :

https://don.secours-catholique.org/don_non_affecte/~mon-don?_cv=1Ultérieurement, des informations seront données sur la vente des bougies, crèches et gâteaux «Fraternel».Afin de poursuivre ses actions et ses missions, le Secours Catholique a besoin du soutien de tous. Comme le rappelle Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers : «enfin, aucun temps, aucune restriction ne limite l’écoute ni les réponses à l’appel premier que le Seigneur nous adresse, l’appel à la charité. Celle-ci s’exprime dans l’attention réciproque, dans la présence aux pauvres, qu’elle que soit l’expression de la pauvreté, aussi dans l’effort que nous faisons pour comprendre pourquoi cette personne s’exprime ainsi, tient tel propos. Veillant nous-même à ce que nos propos soutiennent et encouragent, plutôt qu’ils ne discréditent à peu de frais.
“Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Matthieu 25, 44-45.Pour plus d’informations : Maurice et Maryse SIGOILLOT – 06 42 60 12 77 – aumonier.861@secours-catholique.orgLégende
L’homme riche et le pauvre Lazare (Luc 16.19-31) (monastère de Rila en Bulgarie)