Tous frères dans une Eglise fragile
Nous achevons notre chemin de carême au moment où les évêques de France sont réunis à Lourdes. Nous
prions en union avec le pape hospitalisé
Qui est l’Eglise ? (et non pas « qu’est-ce que l’Eglise ? ») L’Église, ce sont des personnes, nous tous, avec nos évêques, les prêtres, les diacres. Chacun à sa place, ensemble, fragiles dans les tempêtes du monde. Fragiles, pas seulement parce que fatigués, mais aussi parce que pécheurs, divisés, tièdes dans la foi. Effrayés parfois, comme les disciples dans la barque prise dans la tempête. Jésus semblait dormir. Seigneur, où es-tu ? Mais Jésus fait taire le vacarme. Avec le Ressuscité, il se fait « un grand calme »
Qui est l’Église ? Un peuple en marche… un Corps qui s’organise…le Temple de l’Esprit de liberté.
Un peuple en marche d’abord. Un peuple qui court avec Pierre et Jean au tombeau. Qu’est ce qui me fait sortir de chez moi et courir à l’église ? L’amour court plus vite que la foi. Pierre, c’est le roc de la foi. Jean c’est l’amour empressé, léger et libre, qui voit tout avec le cœur. Le roc et le vent. Jean voit l’absence et croit la Présence. Ils ne seront plus les mêmes et courront désormais vers les hommes dans le monde.
L’Église, Corps du Christ, un corps organisé, des personnes qui s’organisent. Comme pour ce chemin de carême porté par le Conseil Paroissial, réalisé par toute une équipe. Des mains, des têtes, des cœurs qui s’articulent les uns aux autres pour former le Christ visible. Bénies soient nos organisations dans l’amour!
L’Église, Temple de l’Esprit. L’image peut donnerl’impression d’une fermeture, d’un lieu clos. Mais c’est le contraire ! Dans l’Eglise, les portes sont toujours ouvertes, on y vient gratuitement, Jésus rentre et il sort. « Je vis l’Église comme un lieu de liberté, un lieu qui me permet la liberté…. qui me fait grandir en liberté et en responsabilité, parce qu’elle est celle qui m’a permis de rencontrer l’Évangile ». P. Wintzer, Abus sexuels dans l’Eglise Catholique. Des scandales aux réformes. Tract Gallimard, p.41 L’Esprit, on ne le voit pas, on ne l’entend pas, mais on le sent qui nous pousse comme une force intérieure. Mystérieux Esprit de liberté !
Après le temps de dispersion, soit avec un écoutant, soit dans un groupe de parole, soit en priant avec ses mains, nous nous sommes rassemblés pour une dernière célébration, tournés vers la Semaine sainte.
Dieu, Père de Jésus, tu nous rassembleras ce week-end dans nos églises pour célébrer l’entrée de Jésus
à Jérusalem et nous te bénirons, nous, ton peuple, rameaux en main. Gloire à toi Seigneur!
Dieu Père de Jésus, tu nous rassembleras jeudi soir ici même, pour célébrer la dernière Cène et ton Fils
Serviteur qui donne sa vie pour ses frères. Fais de ton Eglise, Père, une Eglise au service des hommes.
Dieu avec nous, Père très aimant qui connait nosfragilités,tu nous rassembleras vendredi soir pour faire
mémoire de la mort de ton Fils sur la croix. Il a pris sur lui toutes nos souffrances. Pardonne à ton Eglise
ses fautes et rends- nous la joie d’être sauvés!
Dieu notre Père, créateur du monde, tu rassembleras ton peuple dans la nuit pascale, pour célébrer la
résurrection de ton Fils. Ton Eglise, Père très bon, chantera l’ALLELUIA qui ne finira pas!
Puis, nous sommes sortis en procession. Le pape François ne cesse de rêver d’une Eglise en sortie qui se sait fragile mais se fait servante au milieu des hommes. Dehors, nous avons formé un grand cercle pour chanter et nous avons échangé des cartes, chacun recevant un message pascal écrit par un autre
Frères et sœurs, nous voilà à notre juste place, c’est-à-dire : dehors! Ce n’est pas seulement pour nousmêmes que nous avons vécu ce chemin de carême, mais pour « laGloire de Dieu et le salut du monde !
(Texte: Isabelle PARMENTIER – Photos: Isabelle PARMENTIER et Louis JULIENNE)
